À l’origine
La Bibliothèque publique de Nantes ouvre ses portes en 1753, lorsque les pères de l’Oratoire, au terme d’un accord, mettent leur bibliothèque à la disposition de la municipalité. Les Oratoriens administrent la bibliothèque jusqu’à la Révolution française. La municipalité s’engage à participer aux frais à hauteur de cinq cents livres pour le traitement du bibliothécaire et de trois cents pour l’enrichissement du fonds. On estime le nombre d’ouvrages à environ 10 000. Les troubles de la période révolutionnaire entraînent des ruptures dans la gestion de la Bibliothèque mais favorisent son enrichissement avec les confiscations. En 1793, les documents sont partagés entre les bâtiments de la préfecture et de l’Oratoire. Don Bonnard, ancien bénédictin, est chargé de recenser les ressources de la Bibliothèque. Il compte « le chiffre encore respectable de 22 429 volumes ».
La Bibliothèque publique de Nantes
En 1807, Bertrand-Geslin, maire de Nantes, obtint un décret impérial centralisant toutes les bibliothèques publiques de Loire-Inférieure à Nantes. La nouvelle bibliothèque s’installe au premier étage de la Halle au Blé. Soixante bustes d’écrivains et d’hommes de sciences la décorent somptueusement. La salle de lecture est vaste et éclairée par de larges fenêtres. Carcani, qui en fut le premier conservateur, entreprit la rédaction de ce qui aurait été le premier catalogue méthodique. Le temps lui manqua pour mener ce difficile projet à bien. Il classa cependant les livres de la bibliothèque en cinq grandes catégories : Théologie, Jurisprudence, Sciences et Arts, Belles Lettres et Histoire. La création de la Bibliothèque relance l’intérêt des Nantais pour la lecture et pour la recherche. Il n’est désormais plus rare de voir la salle de lecture pleine.
Émile Péhant
Au lendemain de la révolution de février 1848, Colombel devient maire de Nantes. Il désigne Émile Péhant conservateur de la Bibliothèque municipale qui exerça jusqu’à sa mort en 1876. Il s’agit de la plus longue direction de la Bibliothèque. Péhant n’eut de cesse d’augmenter le nombre d’ouvrages. La moyenne de l’accroissement du fonds n’était que de 300 par an entre 1809 et 1848. Après l’arrivée de Péhant cette moyenne monte jusqu’à 1 200 ouvrages par an. Ces résultats sont le fruit d’une concertation entre le conservateur et la mairie, la Bibliothèque devient une préoccupation publique même si le bibliothécaire se plaint régulièrement de l’insuffisance des crédits d’acquisitions.
À l’arrivée du conservateur, la Bibliothèque comptait 36 000 ouvrages, contre plus de 100 000 à son départ. Cet effort d’acquisition se double de l’élaboration du catalogue Nouvelle fenêtre. Le premier volume est publié en 1859 et le dernier en 1874. Ses successeurs, Giraud-Mangin et Rousse publient les septième et huitième volume en 1897 et 1912.
Du 19e siècle à aujourd’hui
En 1881, la Halle au Blé est transformée en Hôtel des Postes et Télégraphes. La Bibliothèque est déplacée au Couvent de la Visitation, rue Gambetta. Puis, en 1901, elle occupe provisoirement les locaux du Musée des Beaux-Arts de Nantes construit dans la même rue.
Après la Seconde Guerre mondiale, et jusque dans les années 80, plusieurs bibliothèques de quartier voient le jour, rue Garde-Dieu, rue d’Erlon, à Chantenay, puis au Breil-Malville, à Doulon, la Halvêque, Boissière et à la Manufacture.
En 1979, la municipalité décide de construire une médiathèque sur la dernière « dent creuse » de la ville. Il s’agit d’une sorte de cicatrice géante laissée par les bombardements de 1943, quai de la Fosse. Les travaux durent trois ans. Le 1er octobre 1985, la médiathèque ouvre au public. La médiathèque Jacques Demy devient le cœur du réseau des bibliothèques nantaises.
En 1995, la médiathèque Luce Courville remplace la bibliothèque de la Boissière, et la médiathèque Floresca Guépin remplace en 2007 la bibliothèque de Doulon.
En 2013, la médiathèque Lisa Bresner ouvre ses portes dans le quartier Bellevue, et la bibliothèque Erdre-Batignolles remplace la bibliothèque de la Halvêque en prenant ses quartiers dans la maison de quartier La Locomotive en 2023.