Découvrir le patrimoine écrit
Les collections patrimoniales
Fonds ancien
Le fonds ancien est l’héritier de la bibliothèque des Oratoriens ouverte en 1753 aux lecteurs nantais. Enrichies des diverses confiscations révolutionnaires, les collections de l’Oratoire forment le noyau de la Bibliothèque municipale ouverte en 1809. L’ensemble du fonds ancien rassemble environ 20 000 imprimés.
Les manuscrits relatifs à Anne de Bretagne ont fait l’objet d’une valorisation numérique. Des éléments sur cette figure historique et les documents conservés à Nantes sont disponibles en ligne.
Littérature
Fonds Bermond-Boquié
Monique Bermond et Roger Boquié sont deux critiques littéraires et producteurs d’émissions de radio. Ils se sont entièrement consacrés depuis la fin des années cinquante à la promotion de la littérature de jeunesse francophone. Ils révèlent ainsi le talent d’auteurs et d’illustrateurs variés et accompagnent l’émergence de cette littérature. En 1999, ils font don à la Ville de Nantes de 24 000 livres, enregistrements sonores et montages audiovisuels représentatifs de l’édition francophone pour la jeunesse depuis 1960. Ce fonds regroupe aujourd’hui près de 52 000 ouvrages. On y trouve également des journaux ancien. Ces documents témoignent de l’histoire et de l’évolution de la littérature jeunesse depuis le 19e siècle jusqu’à nos jours. Ces documents sont accessibles sur demande dans l’espace Patrimoine.
Fonds Hélène et René Guy Cadou
Héritier du Centre René Guy Cadou, ce fonds regroupe les manuscrits, bibliothèques et papiers personnels des poètes Hélène Cadou (1922-2014) et René Guy Cadou (1920-1951).
Né en 1920 à Sainte-Reine-de-Bretagne, René Guy Cadou est un poète emblématique de la Loire-Atlantique. Reconnu par ses pairs dès ses premières publications, il fonde l’École dite « de Rochefort » en 1941 aux côtés de Jean Bouhier, Michel Manoll, Luc Bérimont et Jean Rousselot. À Clisson le 17 juin 1943, il rencontre Hélène. Elle devient dès lors l’immense amour de sa vie, célébrée notamment dans son recueil Hélène ou le règne végétal. Il l’épouse en 1946 mais est emporté par la maladie à Louisfert en 1951.
En 1993, à la retraite, Hélène Cadou revient à Nantes et à Louisfert. Elle fait don à la Ville de Nantes de l’ensemble des manuscrits, livres et correspondances de René Guy Cadou conservés au sein du Centre René Guy Cadou. Elle y dépose également ses propres archives.
Hélène Cadou a consacré une grande partie de sa vie à la mémoire de son mari. Après le décès de René Guy, elle déménage à Orléans où elle développe une activité culturelle intense. Devenue elle-même poète, elle publie 26 recueils de poésie entre 1956 et 2012. Elle consacre deux livres à René Guy : C’était hier et c’est demain et Une vie entière. Elle reçoit le prix Verlaine en 1990.
Fonds Colette
Ce fonds regroupe la documentation réunie par Léon Delanoë sur Colette (1873-1954) et les lettres de l’écrivain à ses amies nantaises « les petites fermières Nouvelle fenêtre« .
Fonds Julien Lanoë
Le 30 mai 2016, les collections patrimoniales de la Bibliothèque municipale se sont enrichies du don des papiers personnels de Julien Lanoë (1904-1983), figure de la vie artistique et culturelle nantaise du 20e siècle. Julien Lanoë – le « Jean Paulhan de Nantes » – a fondé en 1925 la revue littéraire La Ligne de cœur. Cette revue, en marge du surréalisme, prônait un humanisme spiritualiste tourné vers la modernité et revendiquant l’authenticité du cœur. Elle accueillit de 1925 à 1928 des poètes de renom et fit découvrir des poètes locaux. L’influence de Julien Lanoë et de sa revue s’exercera profondément sur René Guy Cadou et l’école de Rochefort.
Très curieux de l’art de son temps, Julien Lanoë a aussi été le président de la Société des Amis des Beaux-Arts de Nantes de 1936 à 1970. Au cours de ces années, il noue de très nombreuses amitiés artistiques. Ainsi, il a entretenu une importante correspondance avec des personnalités comme Max Jacob, Pierre Reverdy, René Guy Cadou, Jean Cocteau, Saint-Pol-Roux, Gabriel Marcel, Louis Guilloux, Jean Émile Laboureur ou encore Pierre Roy. Grâce à la donation de ses enfants, c’est un ensemble de près de 500 lettres d’artistes et d’écrivains Nouvelle fenêtre qui a rejoint les collections municipales. L’ensemble a un intérêt primordial pour la connaissance de l’activité artistique de la ville de Nantes, « Cité d’Orphée » selon Cadou.
Fonds Mestas
Cette collection regroupe 6 000 imprimés de poésie du 20e siècle, en particulier en langue étrangère. Elle a été donnée par Jean-Paul Mestas (1925-2013), poète et éditeur, et Christiane Mestas, artiste.
Fonds Paul Louis Rossi
Né à Nantes en 1933, Paul Louis Rossi est poète, romancier, essayiste et critique. Il a participé aux revues Les Lettres françaises, Action poétique et Change. Il a également reçu le prix Mallarmé pour son recueil Faïences en 1995. Son œuvre forme un parcours d’écriture dans lequel le dessein philosophique d’élucidation du monde est indissociable du travail formel appris à l’école de la poésie. Il a fait don à la Bibliothèque municipale de Nantes de ses manuscrits et archives.
Fonds Jules Verne
Le fonds Jules Verne a été créé en 1955, lors du cinquantenaire de l’anniversaire de la mort de Jules Verne, notamment à partir des romans qu’il a offert et dédicacé à Nantes de son vivant. L’ensemble de sa correspondance rejoint la collection en 1966 grâce à la famille Guillon-Verne, qui en fait don. La ville achète en 1971 la collection de Joseph Laissus, président de la Société Jules Verne. Cette collection comprenait des cartonnages et des affiches Hetzel. En 1981, 95 manuscrits sont acquis grâce au soutien du Conseil Général de Loire-Atlantique, du Conseil Régional des Pays de la Loire et de la Fondation de France. L’ensemble du fonds regroupe l’œuvre de Jules Verne, des produits dérivés, des études, la littérature et la culture au temps de Jules Verne et la postérité de son œuvre. L’ensemble des manuscrits sont numérisés.
La collection Jules Verne est accessible sur demande auprès du Centre vernien Nouvelle fenêtre et valorisée au sein du Musée Jules Verne Nouvelle fenêtre.
Fonds Tampon de Lajarriette
Prosper-Isidore Tampon de Lajarriette (1776-1859) était percepteur et receveur municipal de la Ville de Nantes. Il fut un grand collectionneur de livres, d’estampes et d’autographes. À sa mort en 1859, la Ville acquiert sa collection de bibliophile. Elle comprend en particulier 400 imprimés remarquables, dont beaucoup pour leur reliure, une dizaine d’incunables, et de nombreux manuscrits dont certains en langues orientales. Une partie de ce fonds a été numérisée. Nouvelle fenêtre
Le surréalisme
Nantes occupe une place privilégiée dans la cartographie mentale du surréalisme. En 1916, André Breton fait à l’hôpital de Nantes la rencontre décisive de Jacques Vaché, blessé au front. Le jeu des affinités électives conjugué à la puissance d’induction du « hasard objectif » conduit également Claude Cahun, Benjamin Péret, Jacques Baron, Jacques Viot et Pierre Roy auprès de celui qui, dans Nadja écrit : « Nantes : peut être avec Paris, la seule ville de France où j’ai l’impression que peut m’arriver quelque chose qui en vaut la peine […] Nantes, d’où peuvent encore me venir des amis ». Avant même la publication de La Forme d’une ville (ouvrage consacré exclusivement à Nantes), Julien Gracq cite dans Lettrine 2 la dernière carte reçue d’André Breton. Avant sa mort, ce dernier évoque encore sa ville : « Nantes, où nous sommes tout à la fois ensemble et séparément ». Cette phrase énigmatique rappelle toute la puissance d’attraction de cette cité.
Toutes ces raisons amènent le Musée des Beaux-Arts et la Bibliothèque municipale à inaugurer simultanément en 1994 une exposition-dossier intitulée Le Rêve d’une ville, Nantes et le surréalisme. Pour la première fois, cette manifestation examine méthodiquement les différentes facettes de cette construction mythique qui a fini par lier Nantes au mouvement d’André Breton.
À la suite de cet événement, une véritable politique d’enrichissement des collections relatives au surréalisme est mise en œuvre. Cela permet à la Bibliothèque municipale d’acquérir des documents lors des ventes André Breton et Julien Gracq, de recueillir d’importantes donations de la famille Sarment, ou d’acquérir ponctuellement des documents liés à Jacques Baron, Claude Cahun, Benjamin Péret ou Jacques Vaché.
Fonds Claude Cahun
Journaliste, poète, photographe et militante, Lucy Schwob, dite Claude Cahun (1894-1954), a réalisé une œuvre forte et originale où elle se met en scène de façon spectaculaire. Depuis une première rétrospective présentée par le Musée des Beaux-Arts de Nantes en 1994, les collections municipales nantaises réunies autour de cette personnalité emblématique se sont enrichies. Quatre-vingt photographies, dessins et tapuscrits ont été acquis par le musée et la bibliothèque en 2010.
Durant l’été 2015, une exposition réalisée en collaboration par les deux institutions proposait de redécouvrir Claude Cahun à travers une présentation exhaustive des collections nantaises. À cette occasion, et pour rendre compte de la richesse de la production de l’artiste, un catalogue a été réalisé. Il recense toutes les œuvres et manuscrits connus et identifiés, conservés dans plus de 70 collections publiques et privées.
Fonds Julien Gracq
La Bibliothèque municipale poursuit une politique d’enrichissement des collections relatives à Julien Gracq (1910-2007) dès lors que son activité au sein de la région est concernée. En effet, l’auteur du Château d’Argol est né à Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire) et a effectué une partie de ses études secondaires au lycée Clemenceau à Nantes. Il y revient en 1934 en tant que professeur d’histoire et de géographie. De plus, l’influence du mouvement surréalisme sur l’écriture de Julien Gracq est incontestable. L’auteur entretient des relations avec ses membres, notamment avec André Breton avec qui il devient ami dès 1939.
En 2003, avec l’aide de l’État et de la région des Pays de la Loire, la Bibliothèque fait l’acquisition d’une série d’envois d’autographes de Julien Gracq à André Breton et d’un manuscrit original intitulé Un Cauchemar, extrait de Un Beau Ténébreux. Les collections se composent également de correspondances, photographies, dessins et d’imprimés acquis lors de la vente publique qui a suivi le décès de Julien Gracq à l’Hôtel des ventes de Nantes, le 12 novembre 2008.
Fonds Jean Sarment
Le fonds Jean Sarment regroupe trois donations faites par sa fille, Jacqueline Sarment. Il comprend des documents très variés autour du « groupe de Nantes » : Jean Sarment (1897-1976) et ses amis Jacques Vaché, Pierre Bissérié et Eugène Hublet, dont de nombreuses lettres et des dessins. Il regroupe aussi des manuscrits de l’œuvre personnelle de Jean Sarment, théâtre, poésie, romans et récits ainsi que des papiers personnels.
Histoire
Fonds local
Le fonds local réunit des documents relatifs à l’histoire de Nantes et de sa région, aux personnalités qui lui sont liées, ainsi que les ouvrages publiés à Nantes ou par des Nantais. L’implantation administrative, géographique et historique de Nantes explique que ce fonds recouvre les régions Pays de la Loire et Bretagne. Son enrichissement se poursuit régulièrement grâce aux acquisitions, dons et legs.
Fonds Louis Bizeul
En 1861, l’érudit blinois Louis Bizeul (1785-1861), reconnu pour ses travaux sur l’archéologie et l’histoire de la Bretagne, fait un legs à la Bibliothèque municipale. On y trouve ses notes personnelles, la copie de nombreuses pièces sur l’histoire du pays nantais, le manuscrit de son histoire de Blain et une partie du chartrier de la famille de Rohan – archives rescapées de l’incendie du château de Blain où séjournait cette famille survenu en 1793.
Fonds Dugast-Matifeux
Ce legs important de Charles Dugast-Matifeux (1812-1894), reçu par la Bibliothèque municipale en 1894, réunit 13 000 volumes imprimés, et de très nombreux manuscrits et documents d’archives Nouvelle fenêtre organisés en deux séries :
> la première concerne la période révolutionnaire et plus particulièrement les guerres de Vendée,
> la seconde traite notamment de la Vendée et de la Bretagne avant la Révolution française.
Fonds Friedrichs
Otto Friedrichs (1857-1943) dépose sa collection consacrée à la famille royale et notamment à Louis XVII à la Bibliothèque municipale en 1932. Outre 10 000 volumes d’imprimés – dont certains provenant de la bibliothèque de Boissy d’Anglas, petit-fils du conventionnel – elle compte 1 200 estampes, quelques manuscrits d’étude et des objets relatifs à la famille royale.
Fonds Labouchère
Pierre-Antoine Labouchère (1807-1873) lègue en 1873 une collection de 3 000 autographes Nouvelle fenêtre. Rassemblés en 20 sections, ce sont des écrits de monarques, hommes politiques, révolutionnaires, artistes, hommes et femmes de lettres… La collection contient quelques raretés comme un fragment manuscrit de la main de Léonard de Vinci Nouvelle fenêtre ou encore une partition de Mozart Nouvelle fenêtre ainsi que des lettres de Gluck ou Liszt. Une partie de ce fonds a été numérisée Nouvelle fenêtre.
Iconographie
Fonds François Chapeau
Ébéniste devenu photographe, libraire, bouquiniste et éditeur de cartes postales historiques créées à partir de documents anciens, François Chapeau (1863-1939) a fait don à la Bibliothèque municipale de Nantes de plus de 10 000 cartes postales de Nantes et sa région Nouvelle fenêtre.